Filière œufs (production semi-intensive)
Une production qui ne répond pas à la demande
La production intensive d’œufs à partir de pondeuses (de lignées hybrides de types industriels) ne s’est jamais développée à grande échelle dans le pays. Le nombre de pondeuses installées a toujours stagné autour de 20 000 à 30 000 têtes, alors que la demande pour les œufs de table n’a cessé de croître. Pourtant la production intensive d’œufs de table est une option intéressante pour produire localement des protéines d’origine animale à un prix accessible aux petites bourses qui représentent l’essentiel du marché. Les consommateurs et négociants préfèrent les œufs produits localement ; car ils sont généralement plus frais et sont plus facilement disponibles.
La production semi-intensive ou intensive d’œufs de table est totalement dépendante d’intrants extérieurs : pondeuses, tourteau de soja, céréales. Le prix des œufs provenant de la production semi-intensive ou intensive est tributaire du prix des intrants. Les pondeuses proviennent actuellement de poussins qui ne sont pas produits en Haïti. Un approvisionnement à l’extérieur rend le pays tributaire du bon vouloir des fournisseurs à l’étranger. De plus l’importation de poussins d’un jour, soit des USA ou de la République Dominicaine peut s’avérer délicate, avec un risque de pertes importantes.
L’approvisionnement en poussins en Haïti peut se faire par la préparation de pondeuses à partir d’œufs fertiles qui seront incubés sur place (cela s’est fait ainsi depuis la fin des années 70 jusqu‘en 1998). Un partenariat avec un producteur privé est à envisager.
D’autre part, 80% du coût de production de l’œuf est lié à l’alimentation. L’approvisionnement en aliments concentrés est logistiquement possible (voir ci-dessous).
Soutien à la filière œufs
La filière œufs en production semi-intensive dans des unités de 200 à 500 pondeuses hybrides sera donc soutenue. Le plan nationale d’investissement agricole prévoit la formation de jeunes éleveurs entrepreneurs tant en matière d’élevage que de gestion financière, une assistance financière au démarrage par la fourniture de poules hybrides prêtes à pondre, une contribution aux frais de construction de poulaillers et à l’achat de l’aliment concentré pour la période précédant la ponte.
Le renforcement prévu de la quarantaine animale aux frontières et des structures d’inspection sanitaire des conditions de commercialisation des produits importés vont créer un environnement plus favorable à la production locale.
Soutien à la production et distribution d’aliments concentres
L’alimentation est le facteur limitant le plus important pour le développement de l’élevage semi-intensif. Les éleveurs font généralement face à un grave problème de disponible alimentaire avec la sous-production chronique de l’agriculture haïtienne depuis plus de trois décennies. Comme conséquence, les composantes alimentaires nécessaires à la fabrication de concentrés sont généralement chers. Il en est de même d’un produit de déchet comme le son de blé qui est devenu, au fil des ans, la principale source d’alimentation dans l’élevage porcin. Le producteur qui veut intensifier son élevage doit souvent s’approvisionner en aliments concentrés en République Dominicaine à un prix relativement élevé puisque la filière de commercialisation implique plusieurs intermédiaires en plus des coûts de transformation.