Évolution récente de l’état d’insécurité alimentaire
L’offre alimentaire du pays provient de trois sources : la production nationale, les importations privées et l’aide alimentaire. Les importations sont la principale composante de cette offre. Entre 2003 et 2005, la production nationale comptait en moyenne pour 43% des disponibilités alimentaires, tandis que les importations alimentaires se maintenaient à hauteur d’environ 51% et l’aide alimentaire autour de 6%. A titre de comparaison, en 1981 la part des importations dans la disponibilité alimentaire haïtienne n’atteignait pas 19%.
Etat de la situation alimentaire en 2010
Pour l’année 2010, la production nationale nette occupait 48% de la disponibilité alimentaire globale tandis que les importations et l’aide alimentaires en représentent 44% et 8% respectivement
L’année 2010 a été marquée par des catastrophes majeures dont le séisme d’une magnitude de 7.3 en janvier, l’ouragan Tomas en novembre, ainsi qu’une épidémie de cholera. Si le séisme n’a pas eu d’effet significatif sur le secteur agricole (sauf dans le département de l’Ouest), ce secteur a été néanmoins affecté par l’ouragan Tomas, qui a touché l’ensemble des départements, dont de façon particulière la péninsule du Sud. Les pertes enregistrées au niveau du secteur agricole ont été estimées à près de 20 millions de dollars américains.
Cependant, selon les estimations du Ministère de l’agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement Rural (MARNDR), la production agricole nationale a augmenté sensiblement de 28.5% et de 23% par rapport aux exercices 2008 et 2009 respectivement. Cette augmentation est due en grande partie aux céréales qui ont cru d’environ 17% (riz, maïs, petit mil) et aux racines et tubercules, cultures dominantes, qui ont affiché une croissance de près de 11% par rapport à 2009 et de plus de deux tiers par rapport à 2008. Parallèlement, la production de bananes, notamment celle de la variété Plantin, ayant subi de plus lourdes pertes lors du passage de l’ouragan Tomas, a chuté de manière très considérable : de 350 000 TM en 2008, sa production est tombée à 133,636.64 TM en 2010.
Globalement, la production agricole a accusé 1,266,119 TEC de denrées alimentaires, dont 1,236,119 (près de 98%) constituent l’offre locale nette (production locale diminuée des exportations). La disponibilité alimentaire globale, qui inclut la production agricole nationale nette, les importations alimentaires nettes et l’aide alimentaire, a été alors estimée à près de 2.6 millions de TEC. Quant aux besoins alimentaires annuels, ils sont évalués à 2.3 millions de TEC pour une population de 10 millions en 2010, soit 225kg de céréales/habitants/an.
La production nationale nette occupait 48% de la disponibilité alimentaire globale tandis que les importations et l’aide alimentaires en représentent 44% et 8% respectivement
En somme, le bilan s’est soldé par une balance alimentaire positive (13.72%), soit un surplus d’environ 311 mille TEC. Cette balance s’est révélée largement supérieure à celle observée en 2008 (1%) mais n’atteint pas encore celle de 2007 (15%). Les développements qui se succèdent analysent le comportement des différentes composantes de l’offre alimentaire globale en 2010.
Photo, courtoisie PAM