Le diagnostic du secteur agricole Haitien
Bien qu’il puisse ne pas être considéré comme l’un des secteurs les plus directement touchés par le tremblement de terre du 12 janvier 2010, le secteur agricole jouera un rôle clef tant pour contribuer à assurer la sécurité alimentaire que pour permettre le redressement économique et la stabilité sociale d’Haïti. Cela implique l’urgence nécessité d’apporter au secteur agricole tout le soutien nécessaire, tant sur le court terme, au travers d’interventions d’urgence qui permettront de répondre aux besoins alimentaires immédiats, qu’à moyen et à plus long terme afin de relancer, moderniser, et redynamiser un secteur agricole essentiel à l’économie et l’équilibre social du pays. Le Gouvernement a d’ailleurs fait du secteur rural le premier pilier de la croissance et de la réduction de la pauvreté dans le pays, comme en témoignent les documents officiels, notamment le Document de stratégie nationale de croissance pour la réduction de la pauvreté (DSNCRP).
Le contexte international et régional
Haïti a signé plusieurs accords multilatéraux et des accords spécifiques à certaines filières (sur le Café et le cacao par exemple) qui peuvent avoir des retombées sur l’économie en général et sur le secteur agricole en particulier. Elle a des engagements avec des institutions comme le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale.
Haïti est aussi, entre autres, membre de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), de la Convention de Lomé (depuis 1989) et fait partie du groupe ACP (Afrique-Caraibe-Pacifique) et a intégré, depuis 1996, la Communauté des pays de la Caraïbe (CARICOM). Le Document de Stratégie Nationale pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté (DSNCRP) présente aujourd’hui les bases d’orientation du secteur agricole.
Il convient de retenir que la politique néolibérale a contribué au déclin de la production agricole, la chute des exportations, l’explosion des importations alimentaires, la réduction de l’appui à la production vivrière alimentaire ; à une diminution des investissements publics et de l’assistance technique, avec comme effet la baisse de la productivité, de la production nationale et des revenus agricoles.
Il est devenu plus difficile pour les agriculteurs de vivre de leur métier et de satisfaire les besoins de leurs familles.