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Agro-alimentaire & commercialisation

Malgré le contexte difficile auquel sont confrontés les acteurs du secteur privé agro-industriel aussi bien formel qu’informel, des initiatives existent qui sont un signe encourageant pour la mise en place d’une action publique. Encouragées en ce sens par le MARNDR, des ONG et/ou certaines organisations internationales, plusieurs organisations de producteurs ont enclenché un mouvement de professionnalisation,

On a pu voir dans les dix ou quinze dernières années l’émergence de coopératives et de réseaux de coopératives de producteurs de café (FACN, RECOCARNO…) capables de préparer du café de qualité et de l’exporter sur le marché mondial du café gourmet ou café équitable ; des associations d’éleveurs qui participent à la gestion de laiteries dont elles sont partiellement propriétaires (Let Agogo) ; ou encore divers groupements qui s’impliquent avec plus ou moins de succès dans la transformation des fruits frais pour le marché national et l’exportation.

Des structures ont également été mises en place par le secteur privé formel pour appuyer les efforts des investisseurs dans le secteur ou en aval de la production. L’Association Nationale des Exportateurs de Mangues (ANEM) est la plus ancienne d’entre elles et regroupe une petite dizaine d’exportateurs, tandis que l’Association des Producteurs d’Huiles Essentielles du Sud (APHES) a été créée plus récemment. Ces types d’organisation représentent pour chacune des filières concernées un potentiel considérable pour la canalisation d’appuis ciblés.

l’Etat va investir dans certaines infrastructures indispensables avec possibilité d’en céder la gestion aux privés (unités de transformation, chambres froides, marchés…). Avec l’agro-industrie et le marché non seulement on arrivera à boucler le cycle de production mais surtout à contribuer à une amélioration de la valeur ajoutée

Les filières prioritaires incluent des produits destinés au marché local (principalement les grains riz/ maïs/ haricot/ sorgho, la banane, les tubercules, les cultures maraîchères, la pomme de terre et le lait) et à l’exportation (fruits, tubercules, café, et cacao).

Situation du sous secteur

La structure du commerce agricole haïtien s’est radicalement modifiée à partir des années quatre-vingt-dix. Il ne reste aujourd’hui plus que deux filières majoritairement destinées à l’exportation (huiles essentielles et cacao). Le principal produit agricole d’exportation (mangue) est consommé en majorité sur le marché intérieur. Les exportations de café ont considérablement diminué et sont surtout tournées actuellement vers des marchés niches. Le marché intérieur a progressé avec la croissance démographique urbaine. Les importations se sont accrues dans le cas de produits vivriers comme le riz ainsi que les œufs et la viande de poulet.
La commercialisation des produits agricoles en Haïti repose principalement sur des intermédiaires privés. Le commerce des produits vivriers est assuré par une multitude (plusieurs milliers) d’agents appelés « sara ». A la différence des produits vivriers, la commercialisation des produits d’exportation (café et cacao) dépend d’un nombre réduit de maisons d’exportation qui, en outre, établissent entre elles des accords implicites pour leurs zones de collecte respectives.

Le secteur privé agro-industriel de type formel ayant investi dans la transformation, le conditionnement et la commercialisation des produits agricoles a connu un net recul à partir des années quatre-vingt-dix. Mis à part la filière mangue pour l’exportation (une douzaine d’exportateurs en 2005), la filière des huiles essentielles (quatre exportateurs) et la filière des produits alimentaires pour le marché local (café, confitures, pâtes d’arachide) avec cinq ou six industriels formels, les autres filières ont été pratiquement abandonnées par le secteur privé traditionnel. Au total, au niveau national, l’ensemble du secteur privé formel ayant consenti des investissements dans l’agriculture et l’agro-industrie compte aujourd’hui moins de 50 personnes, la majorité d’entre eux localisés dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince.

Parallèlement au déclin du secteur formel traditionnel à partir des années quatre-vingt-dix, on a assisté à l’émergence de nouveaux acteurs intervenant en aval de la production agricole avec une démarche d’entreprise, même en l’absence du statut formel correspondant. Ceci inclut : les coopératives et associations de producteurs de café (vendant notamment du café de qualité sur les marchés gourmet et du commerce équitable) ; des ateliers de transformation de fruits en confitures ou jus, impulsés au départ par des ONG mais qui tentent de se professionnaliser ; des ateliers de conditionnement de lait stérilisé ou yaourt ; et des petits et moyens producteurs d’œufs et de volailles industrielles relevant de l’initiative du secteur privé traditionnel.

A court terme, le séisme a eu un impact sur les marchés et prix agricoles, résultant principalement des difficultés d’importation de produits alimentaires suite aux dommages subis par les infrastructures portuaires, la désorganisation temporaire des circuits de commercialisation intérieurs vers la capitale Port-au-Prince et, surtout, une réduction de la demande intérieure solvable en raison des pertes d’emplois et d’autres besoins concurrents (eau, habitation). Cependant, l’approvisionnement des marchés de la capitale en aliments locaux frais a repris très rapidement après le séisme, avec stabilité ou baisse des prix de la plupart des aliments de base (à l’exception du riz importé). Les distributions massives de produits alimentaires de l’aide internationale ont une influence très importante sur les prix des produits agricoles locaux.

Contraintes

L’accès aux marchés joue un rôle essentiel pour permettre l’augmentation de la production et le développement du secteur agricole. Par ailleurs, la transformation des produits agricoles est un facteur important de compétitivité dans la mesure où elle améliore la qualité intrinsèque des produits, permet leur diversification et leur présentation. Les principales contraintes qui prévalaient déjà avant le séisme incluent : 1) le déficit en infrastructures (très mauvais état des routes et pistes de desserte agricoles, infrastructures portuaires désuètes et coûteuses, alimentation énergétique déficiente) et l’insécurité se traduisant par une augmentation des coûts et marges de commercialisation et transformation ; 2) la difficulté d’assurer des approvisionnements réguliers et homogènes, tant pour l’approvisionnement des supermarchés locaux que pour l’exportation ; 3) l’absence de normes et de systèmes de contrôle de qualité, rendant notamment difficile l’accès à des marchés niches comme celui des produits organiques ou des produits de qualité ; 4) l’absence d’accès à des informations fiables sur les prix et les marchés, devant faciliter la prise de décision des producteurs, entrepreneurs ou encore les investisseurs potentiels ; 5) le manque voire l’absence de contrôle des producteurs sur les prix des produits récoltés et 6) la compétitivité souvent faible des productions locales résultant notamment des insuffisances du matériel génétique (semences et plants) utilisé par les producteurs, de l’absence de protection sanitaire efficace et des autres techniques de production et transformation peu performantes.

Opportunités

Malgré le contexte difficile auquel sont confrontés les acteurs du secteur privé agro-industriel aussi bien formel qu’informel, des initiatives existent qui sont un signe encourageant pour la mise en place d’une action publique permettant de lever les contraintes auxquelles sont soumis ces opérateurs et de créer les conditions pour que leurs initiatives puissent être viables sur le long terme. Encouragées en ce sens par le MARNDR, des ONG et/ou certaines organisations internationales, plusieurs organisations de producteurs ont enclenché un mouvement de professionnalisation, c’est-à-dire l’acquisition de compétences spécifiques dans le cadre d’une filière donnée. Ainsi, on a pu voir dans les dix ou quinze dernières années l’émergence de coopératives et de réseaux de coopératives de producteurs de café (FACN, RECOCARNO…) capables de préparer du café de qualité et de l’exporter sur le marché mondial du café gourmet ou café équitable ; des associations d’éleveurs qui participent à la gestion de laiteries dont elles sont partiellement propriétaires (Let Agogo) ; ou encore divers groupements qui s’impliquent avec plus ou moins de succès dans la transformation des fruits frais pour le marché national et l’exportation. Des structures ont également été mises en place par le secteur privé formel pour appuyer les efforts des investisseurs dans le secteur ou en aval de la production. L’Association Nationale des Exportateurs de Mangues (ANEM) est la plus ancienne d’entre elles et regroupe une petite dizaine d’exportateurs pour lesquels elle gère le programme de pre-clearance exigés par l’administration des USA pour l’entrée de mangues fraîches sur le territoire américain. L’Association Haïtienne pour la Promotion de l’Elevage (AHPEL) a été créée à la fin des années quatre-vingt-dix pour organiser les efforts de relance des productions avicoles intensives en Haïti, tandis que l’Association des Producteurs d’Huiles Essentielles du Sud (APHES) a été créée plus récemment en 2004 et regroupe six distillateurs pour environ 45% de la production totale d’huile de vétiver. Ces types d’organisation représentent pour chacune des filières concernées un potentiel considérable pour la canalisation d’appuis ciblés. Parmi les autres opportunités on peut citer une conscience de plus en plus grande pour la recherche de la qualité des cultures d’exportation traditionnelles et non traditionnelles et les conditions agro-écologiques favorables à la diversification des produits agricoles.

Analyse et vision stratégique du développement du secteur

Juste avant le séisme du 12 janvier 2010, le MARNDR abordait la phase finale de formulation et validation d’un document de Politique de développement agricole 2010-2025. Cette politique de développement agricole est en parfaite cohérence avec le DSNCRP. Elle prévoit notamment un appui à la transformation et à la commercialisation comprenant :

La politique de développement agricole privilégie une approche filière et la concertation interprofessionnelle dans le cadre de dispositifs rassemblant autour d’une même table État, secteur privé et OP (organisations professionnelles et/ou de producteurs), quel que soit le produit considéré (marché intérieur ou exportation). Ceci inclut la mise en place de partenariats ou « alliances productives » entre groupes de producteurs, secteur privé et autres intervenants.
Il s’agit de développer l’agribusiness par la compétitivité des produits agricoles haïtiens et la création d’un environnement favorable aux investissements dans l’agriculture. Il importe que l’Etat investisse dans certaines infrastructures indispensables avec possibilité d’en céder la gestion aux privés (unités de transformation, chambres froides, marchés…). Avec l’agro-industrie et le marché non seulement on arrivera à boucler le cycle de production mais surtout à contribuer à une amélioration de la valeur ajoutée qui jusqu’ici est non significative de la façon dont les plans sont conçus. Cela impliquera évidemment la mise en œuvre de moyens importants en termes de ressources humaines (sensibilisées et compétentes) et matérielles, ainsi que la mise sur pied de la réglementation associée à ce type d’intervention.

Description des interventions retenues

Outre l’amélioration des infrastructures de base (routes et pistes, infrastructures portuaires, énergie) pour l’accroissement de la compétitivité, le plan d’investissement agricole proposé comporte des activités de réhabilitation et de renforcement des filières agricoles prioritaires à travers un appui aux systèmes de production, commercialisation et transformation. Des filières ont été identifiées comme prioritaires sur la base des perspectives offertes par les marchés et débouchés potentiels, les gains de productivité réalisables, le nombre de producteurs bénéficiaires et le besoin d’un appui du secteur public. Ces filières incluent des produits destinés au marché local (principalement les grains riz/ maïs/ haricot/ sorgho, la banane, les tubercules, les cultures maraîchères, la pomme de terre et le lait) et à l’exportation (fruits, tubercules, café, et cacao). Les actions spécifiques destinées à faciliter la commercialisation et transformation de ces produits comprendront notamment :

Les Centres de services régionaux rénovés (voir composante « Appui institutionnel aux services publics agricoles ») contribueront également, d’une manière plus générale, à la mise au point et la diffusion de techniques améliorées de production, transformation et commercialisation. De même, le renforcement plus général des services publics agricoles devra aboutir à la mise en place d’un système national efficace de protection zoo- et phytosanitaire, incluant les diverses activités nécessaires dans les domaines de l’épidémio-surveillance, les structures de quarantaine et les mesures de contrôle des maladies et ravageurs.

La mise en place de systèmes de financement efficaces des activités rurales (production, transformation et commercialisation) envisagée ci-dessus sera également essentielle pour appuyer les investissements privés et le développement des filières agricoles, tout comme l’amélioration des infrastructures de base et le renforcement de l’accès des agriculteurs aux intrants et services agricoles.
La recherche et la pénétration sur les nouveaux marchés sont capitales en matière d’agri-business et de compétitivité. Ainsi, sont envisagées des actions de promotion commerciale, de développement d’études de marchés sur les principales zones d’intervention.